Témoignage: Antonia Gonzalez

Ce qu-elle a vu et entendu.

Ramon Perez: LES APPARITIONS DE GARABANDAL

Imprimé avec la permission de GARABANDAL JOURNAL / June-August 2021

Antonia Gonzalez y Gonzalez

55 ans – Fermière.

«Bernajo» – Cabezon de la Sai

Elle est née à Garabandal et y a vécu jusqu’à 31 ans.

C’est la tante de Conchita.

Avant les apparitions :

Oui, je connais les autres voyantes et j’ai eu Conchita chez moi durant cinq mois, au moment de la mort de son père, avant les apparitions. Elle a vécu ici avec ma fille et elle allait à l’école de Cabezon. Elle n’était pas exigeante, toujours satisfaite de son sort et très courageuse. Une fois, je lui ai flanqué une volée, parce qu’elle m’avait rempli la maison de gamines. Elle n’a pas pleuré. Une autre fois, en jouant, elle s’est enfoncé ime grosse esquille de bois dans la jambe et j’ai eu beaucoup de mal à la lui retirer. Eh bien, là non plus, elle ne s’est pas plainte. Chez sa mère, elle travaillait durement Ceci dit, je ne vois pas ce qui pouvait la distinguer des enfants de son âge. Un petit peu plus sérieuse peut-être, comme la mienne.

Quelque temps avant les apparitions, curieusement, j’étais en train de me remémorer l’histoire d’une petite voyante que j’avais lue dans ma jeunesse, et je me disais que c’était tout de même étrange qu’autrefois il y eût tant d’apparitions et que, de nos jours, il n’y en ait plus et j’avais fait part de cette réflexion au docteur Don Antonio qui était originaire de liebana et qui vit actuellement à Santander.

L’absence d’apparitions à notre époque me faisait penser qu’elles n’avaient pas existé en réalité et que, si autrefois j’y avais cru, c’était en raison de ma jeunesse. Huit jours plus tard débutaient les apparitions de Garabandal.

Les quatre visionnaires(de gauche à droit): Mari Loli, Conchita, Jacinta et Mari Cruz.

Premières réactions :

J’allais à Cabezon et, à mi-chemin, une jeune fille me dit ;

  • Tu ne sais pas ce qui se passe à Garabandal ?
  • Non.
  • Eh bien ! il y a des apparitions.

Au moment où j’ai entendu cela j’ai cru, mais je ne l’ai pas montré. J’ai simplement dit : Ah ! tiens !… Intérieurement, j’ai éprouvé quelque chose qui m’a fait croire que c’était vrai.

  • Et tu ne sais pas qui c’est ? questionna la jeune fille.
  • Non.
  • Mais si, tu le sais bien !
  • Mais non.
  • Ta nièce.
  • Ce n’est pas possible !…

J’ai continué mon chemin mais me sentais très nerveuse et je n’ai pas voulu en écouter davantage car, à cette époque, je me confessais assez peu… enfin j’y allais quand même tous les deux mois, mais je subissais une période de doutes sur la foi, qui me faisait prendre certaines libertés, comme de manger de la viande le vendredi. J’étais dans une très grande incertitude religieuse. Aussi, l’annonce de ces apparitions m’a affermie dans la foi. J’ai remercié le Seigneur, mais je n’éprouvais pas le désir de monter à Garabandal voir les extases, malgré les nombreuses personnes qui s’y rendaient Un peu partout des amies, des voisines s’étonnaient que la tante de Conchita n’aille pas voir les apparitions. En réalité, j’avais une certaine peur d’y être confrontée. Conchita m’a envoyé alors une lettre m’apprenant qu’à ce moment-là, il n’y avait plus d’apparitions et me demandant pourquoi je n’allais pas les voir comme autrefois, qu’ils viendraient m’attendre à Cosio. Je me suis donc décidée et j’ai emmené ma fille.

Effectivement, au moment de mon arrivée, les apparitions avaient cessé momentanément et j’en étais très contente, car j’appréhendais de voir une extase. Je regardais les uns et les autres et je voyais beaucoup de gens inconnus. Il y avait, notamment, un certain professeur dont quelques-uns disaient qu’il était peut-être l’auteur de tout cela.

Je suis donc restée quinze jours. Vers la fin de mon séjour, on me dit que les petites sont en train de prier au cuadro. Je me décide à aller les voir et j’essaie de me faire accompagner par des voisines, mais personne ne voulait venir, car il n’y avait pas d’apparitions depuis un moment A la fin, quelques séminaristes qui séjournaient au village m’ont suivie ainsi qu’une dame. Je me suis assise dans un creux de rocher, toute recroquevillée et pas très rassurée. A cet instant, nous avons entendu les cloches de l’église signaler l’heure du chapelet [Au village, le chapelet est récité tous les soirs vers 19 h 30 à l’église.]. Je leur ai dit :

— Puisque vous priez tellement ici, prions pour que l’extase survienne, car je vais repartir sans l’avoir vue, mais je parlais en espérant au fond que rien ne se produirait. J’avais à peine prononcé cette phrase, que les fillettes se sont figées, cambrées en arrière… J’aurais pu toucher leurs jambes tellement j’étais près d’elles ; j’ai éprouvé, je ne sais comment dire… une espèce de peur… je n’ai pas su ce qui m’arrivait, je n’ai pu les toucher… j’ai ressenti une sensation rare, étrange… un grand bouleversement intime, qui m’a poussée à regretter d’avoir commis tant de péchés durant ma vie. Je crois que si Dieu m’avait rappelée à Lui à cet instant, les portes du ciel se seraient ouvertes à deux battants, tellement je me sentais merveilleusement bien au fond de moi-même. Je suis partie avec une grande paix intérieure.

Conchita (au premier plan), Antonia (à la gauche) avec sa soeur. Au dessus: Conchita en extase avec le crucifix.

Aspect des visages :

Ce qui m’a le plus frappée dans cette première extase, c’était l’espèce de clarté qui émanait des fillettes, comme si elles étaient une source de lumière fluorescente, pas comme celle que donnent les ampoules électriques ou les lanternes mais… c’est inexplicable… une lumière claire… une lumière comme celle que j’ai dans ma cuisine, mais très, très claire. J’ai bien remarqué leurs figures, elles étaient comme transfigurées, lumineuses, complètement changées.

Non vraiment, aucune trace de crispation, rien de semblable ; elles étaient très belles. Elles parlaient très bas, nous ne les entendions pas.

C’est la première extase que j’ai vue. Par la suite, j’en ai vu des quantités, car, rien qu’en 1961, je suis restée finalement un mois entier chez Conchita.

La durée des extases était très variable et je ne peux guère donner de précisions. Je les ai constatées un peu partout dans le village, à des heures très diverses et avec des gens très différents ou quand les enfants étaient seules. Quelquefois nous étions en train de dîner dans la cuisine, Conchita s’endormait dans un coin et, tout d’un coup elle partait en courant, elle ouvrait la porte et filait comme une flèche, en suivant sa vision, parce qu’elle avait eu un appel.

Je n’ai jamais remarqué — et je me trouvais souvent tout près d’elle — la moindre trace de fatigue ou de nervosité.

Changement de poids :

Je ne me souviens pas d’avoir essayé de soulever l’une ou l’autre des fillettes. Une fois, chez Céférino je crois, j’ai voulu lever la main de Mari-Loli ; je n’ai pas pu la faire bouger. En la touchant, j’ai senti comme une matière dure, très dure. Il y avait là un monsieur qu’on disait être Baudoin, celui de Fabiola (il s’agit sans doute du roi de Belgique, que Mme Gonzalez désigne si familièrement). Conchita en extase lui a marché sur le pied, et ce monsieur nous a dit après ;

— Elle ne doit pourtant pas peser lourd, mais je n’ai pu enlever mon pied quand elle l’a eu sous le sien.

Personne ne pouvait les soulever mais, entre elles, elles le faisaient avec une facilité étonnante. Je l’ai vu maintes et maintes fois, même si celle qui soulevait l’autre n’était pas en extase, et cela avec une aisance incroyable.

Les appels :

J’ai vu bien souvent les trois autres petites en extase entrer chez Conchita chez qui je me trouvais. Mais ce n’est pas pour cela que Conchita avait automatiquement une extase. Il lui arrivait en plein repas d’avoir un appel. Elle nous le disait et devenait nerveuse. Sa figure changeait aussitôt de couleur (ça je l’ai bien vu) ; nous continuions à manger. Elle me regardait en souriant puis : Ah ! voici le deuxième appel et, quand arrivait le troisième, elle s’envolait comme emportée par le vent, laissant là son repas. Elle partait en courant vers l’église, les Pins, ou ailleurs… Parfois entre le premier et le second appel, il se passait un temps assez long. Par exemple, le jour de la communion visible, le second appel s’est fait assez attendre. 

Tout le monde s’impatientait et son frère Miguelin disait :

— Elle est en train de nous tromper, partons tous, c’est un jeu

La fillette, elle, lui disait que non : Attends un peu. Elle se trouvait près de la cheminée et elle demanda à un religieux qui était présent:

  • Puis-je boire de Veau ?
  • Oui, oui, tu peux prendre de Veau, lui répondit-il. Elle demandait cela parce qu’elle voulait savoir si elle pouvait absorber de l’eau avant de communier. Puis de nouveau, elle dit à son frère :
  • Tais-toi, attends…. Mais le gamin est parti se coucher, indigné, fâché, persuadé que Conchita nous trompait Or, peu de temps après, elle reprit :
  • Ça y est, j’ai le second appel !… Son frère est arrivé aussitôt tout le monde s’est mis en mouvement et hop ! ils sont partis en courant derrière Conchita qui a foncé dans la foule.

El Milagroucou :

J’ai suivi, mais je n’ai pas vu la communion visible.

Mon fils Manolin a vu l’apparition de l’hostie sur la langue de sa cousine, malgré une poussée qui l’a presque fait tomber. Moi, je n’ai pas osé regarder, car j’étais persuadée que l’hostie allait descendre du ciel. Il y avait une foule énorme.

Divination de pensées :

Il m’est arrivé de demander une preuve. Un jour, pendant que je regardais Conchita en extase, j’ai fait en pensée cette demande (par conséquent personne n’a pu entendre) :

  • Si c’est vrai que tout cela vient de la Vierge, que Conchita me donne le crucifix à baiser. Et aussitôt je l’ai entendue dire :
  • Ah ! elle demande que je lui présente le crucifix ?… Immédiatement, elle est venue à moi, et m’a posé le crucifix sur les lèvres. Cela s’est passé devant la maison de ma sœur Aniceta.

Absence de blessures :

Je me suis trouvée souvent à coté des fillettes et jamais je n’ai vu la moindre blessure ou meurtrissure sur leurs jambes, malgré la brutalité du choc de leurs genoux sur le sol quand l’extase les saisissait. J’ai pu le constater fréquemment, surtout à la maison, chez ma sœur, à tel point qu’un jour je lui ai dit :

  • Pourquoi ne lui mets-tu pas un petit coussin de laine pour qu’elle ne se cogne pas comme ça ? Mais jamais le moindre mal. Si je m’étais laissée tomber ainsi, je suis sûre que je me serais brisé les genoux !

Annonce des négations et du grand miracle :

J’ai personnellement entendu Conchita annoncer leurs communes rétractations. Elle était chez elle. Je ne sms plus si nous étions seules, ou avec sa mère et les proches… elle a dit — et cela je l’ai entendu moi-même — comment a-t-elle dit, hombre ? … Attendez, elle a dit :

  • Nous-mêmes, nous en viendrons à nier, nous en viendrons à nous contredire toutes et c’est alors que le grand miracle arrivera.

Qu’a-t-elle dit de plus ? … Ah oui, j’aime à le répéter — Je ne sais pas si Nati était seule ou pas, je ne m’en souviens plus, mais la phrase suivante, je me suis toujours dit qu’il ne me fallait pas l’oublier —…

  • Et quand tous les gens cesseront de monter au village, quand personne n’y croira plus, alors tu feras le miracle ? Evidemment, je n’entendais que les réponses que faisait Conchita à sa vision.
  • Alors viendra le miracle, a-t-elle repris, quand tout le monde aura cessé d’y croire ; les prêtres ne croiront pas, personne n’y croira, alors viendra le miracle... Ces mots je les ai bien entendus ;… et nous en arriverons à nous contredire, les familles se diviseront… Cela je l’ai entendu dans la maison de Conchita, c’est sûr. Mais peut-être que je ne vous rapporte pas exactement les mots tels que je les ai entendus…

Visites au cimetière :

Nous avons accompagné plusieurs fois Conchita au cimetière en pleine nuit Une fois, le portail était fermé et elle est restée devant à prier. Le plus souvent, nous n’étions que quelques personnes à la suivre. Mais je me souviens d’une autre nuit où il y a eu beaucoup de monde.

Prophéties :

Une nuit, chez Céférino, les petites étaient en extase et elles semblaient d’après leurs réponses, parler avec le défimt Père Luis Andreu. J’étais là et je me rappelle qu’elles disaient :

—… les églises s’uniront, elles s’uniront… Oui, il me semble qu’elles disaient que les églises arriveraient à s’unir. Je les ai aussi entendues affirmer que, si nous ne nous amendions pas, la Russie s’emparerait de tout… Oui, elles ont raconté cela devant moi, pendant leur extase. Et puis aussi, qu’il viendrait de grands châtiments. Conchita l’a répété souvent Elle parlait aussi des cardinaux… qu’ils iraient contre… et tout cela se réalise petit à petit Ce que je peux dire c’est que j’ignore si cela vient de Dieu ou du démon, mais qu’il y a bien eu quelque chose.

Personnellement, j’ai obtenu des grâces par l’intermédiaire de Garabandal, mais hélas 1 je ne paie pas la Vierge de retour pour toutes ses faveurs.

Ramon Perez: LES APPARITIONS DE GARABANDAL

Imprimé avec la permission de GARABANDAL JOURNAL / June-August 2021

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