Témoignage: Sérafin Gonzales

Ramon Perez: LES APPARITIONS DE GARBANDAL

Sérafin Gonzalez – 37 ans – frère de Conchita.

Marié – père de famille.

Profession:

Ici pour vivre, vous savez, il faut faire un peu de tout J’ai une pension de famille que j’ai remise à neuf dernièrement ; il y a un mois et demi que je l’ai inaugurée. J’ai également des herbages et des vaches. J’assure aussi le service des pèlerins pour qu’ils puissent manger, dormir, ce qui me permet de gagner un duro. Et mon épouse travaille avec moi.

Premières réactions:

Eh bien, voyez-vous, quand les apparitions ont commencé, je travaillais en forêt sur les monts, dans le Léon et, en arrivant à Torrelavega, à la gare du Nord, j’ai rencontré un gars qui avait fait son service militaire avec moi et nous nous connaissions. Il m’a salué et m’a dit:

  • Hé, dis donc, mais qu’est-ce qui se passe dans ton village?
  • Je ne sais pas, je rentre à la maison seulement maintenant Il reprend:
  • On dit que la Vierge apparaîtrait ; je crois qu’il y va beaucoup de monde.
  • Ah ?… Je ne sais. Tu me l’apprends.

Et moi je me suis mis à rire, je n’y croyais pas. Mais aussitôt après, j’entre dans un établissement de Torrelavega, dont je connaissais bien les gens, et le patron a commencé à me parler de la même affaire, et moi je lui dis:

  • Eh bien, je ne sais rien, nous arrivons à l’instant de la montagne et nous rentrons à la maison.

De chez moi, on ne m’avait pas écrit ou, plutôt, il semble qu’on m’ait écrit, mais que la lettre ne me soit pas parvenue. Ce qui fait que ma famille ne m’avait jamais parlé de cette histoire. Donc le monsieur du café recommence à m’en parler, et moi, je réponds:

  • Bon, ça c’est un conte, ça ne doit pas être sérieux; mais il doit y avoir quelque chose, qu’est-ce que ça peut bien être?

Il me raconte aussi qu’il s’agissait de quatre gamines, dont une serait la fille d’un tavernier du village; il ignorait l’identité des trois autres. Il ne m’a donc pas donné le nom de ma sœur. Je suis parti et suis allé chez un oncle à moi à Torrelavega, puis à une fête qu’il y avait à Cartes, là-bas tout près, avec mon frère, car nous étions tous les deux ensemble. Et là, dans cette fête, j’ai appris qu’il s’agissait de ma sœur et on m’a donné des détails. Alors, je n’étais plus à mon aise: j’avais hâte d’arriver au village pour voir ce qui s’y passait.

Dès le lendemain matin, nous sommes partis pour le village, nous sommes arrivés à Cosio comme la nuit tombait Mon frère et moi, nous avons commencé à monter vers Garabandal, mais nous ne pouvions pas avancer tellement il y avait de monde sur le chemin, des quantités de gens!… Je pensais:

  • Je vais m’écarter du chemin, sans cela, je ne vais pas réussir à atteindre le village. Cette journée se situait en juillet 1961. Bon, beaucoup de monde tout le long du chemin, beaucoup, beaucoup… Nous ne savions rien, mon frère Miguel (celui qui est actuellement en Amérique) et moi.

Nous arrivons à la maison, Conchita et ma mère nous racontent tout cela. Moi je disais:

  • Bon, on verra bien ce qui se passe ici…

Le jour suivant est arrivée l’extase. Je l’ai vue. Et les jours ont passé. Je dois dire que, pour moi qui assistais à une extase pour la première fois de ma vie, quand j’ai vu le spectacle que j’avais devant les yeux et, comme on disait que c’était la Vierge, que c’était chose de Dieu, dès que j’ai vu, j’ai dit:

  • Bien sûr, il n’y a pas de doute.

Parce que, à la façon dont je voyais ma sœur, moi qui savais ce qu’elle était, et ce que nous étions au village!… Parce que, quand nous étions petits, dès qu’une personne étrangère au village arrivait, nous restions plantés devant elle, à la regarder; nous n’étions pas habitués à voir des gens. Et là elle n’en faisait aucun cas !… Pour elle, en cet instant, le monde n’existait pas. Alors j’ai pensé:

  • Il y a sûrement quelque chose, parce que pour ces fillettes, le monde n’existe plus et elles ne sont pourtant pas habituées à voir du monde. Impossible… Elles n’y font pas attention… Le monde n’existe pas pour elles. Selon moi, c’est une chose impossible. Ce doit être chose de Dieu, comme elles disent Sûrement qu’elles sont en train de voir la Vierge.

Mais les jours passaient On avait écouté ce qu’avait dit un monsieur qui venait d’ailleurs, ce qu’avait dit un autre, chacun avait donné son opinion; le temps s’était écoulé et enfin, on avait conduit Conchita à Santander.

Conchita à Santander:

Les membres de la commission lui ont parlé, l’ont questionnée, ils lui ont même dit que tout n’était que fable, qu’elle ne devait pas prêter attention à tout ça (ils l’ont un peu grondée), que si elle revenait à Garabandal, les gens viendraient de plus en plus nombreux… Ils ont dit que c’était une chose… je ne sais pas comment on dit,… collective, oui c’est ça : une hallucination collective, quelque chose comme ça. Us ont dit aussi que, si elle revenait ici, elle aurait de plus en plus d’extases, qu’il y aurait même beaucoup de gens qui tomberaient en extase aussi ; et cela a été le contraire : elle est revenue de Santander et c’est à ce moment qu’elles ont commencé à ne plus avoir d’extases, durant un mois ou deux, avec les dates exactes qu’elles avaient données.

Prophéties:

H n’y avait pas de doute possible pour moi, tout cela était de Dieu. Au fur et à mesure que les années ont passé, tous les messages, tout ce qu’elles ont dit, depuis 1961 à 1963, jusqu’à aujourd’hui 1971, tout s’est accompli à la lettre; et elles ignoraient ce qui allait arriver en 1971, où nous sommes aujourd’hui!…

Elles disaient, entre autres, (en 1961, 62, 63 !…), que des prêtres iraient par des chemins de perdition, entraînant beaucoup d’âmes;que les modes aussi en entraîneraient au feu infernal, qu’il fallait s’habiller avec décence si on voulait se sauver.

Eh bien, aujourd’hui dans le monde, on s’habille avec indécence; les prêtres, nous voyons bien que certains vont par de mauvais chemins, quoiqu’il y en ait de très bons aussi… Oui, tout cela se passe bien aujourd’hui, alors qu’en 61 – 62 – 63, personne ne pouvait se rendre compte de ce qui surviendrait aujourd’hui, en 1971. Je ne pense pas qu’on pouvait le prévoir, et elles moins encore, car c’étaient des fillettes naïves!… D’où pouvaient-elles sortir tout ça? Personne ne le leur avait enseigné; on ne les y avait pas préparées non plus. L’intelligence que pouvait avoir ma sœur quand elle était enfant était à peu près égale à la mienne. Nous avions reçu le même niveau de connaissances. Aujourd’hui elle est intelligente, elle est vive mais, à cette époque, elle avait la même intelligence que moi; elle avait été à la même école, rien de plus. Aujourd’hui bien sûr, elle est intelligente, plus intelligente que moi, plus fine, mais à l’époque, rien.

Je suis persuadé que toutes les prophéties de Conchita se réaliseront, sans aucun doute.

La Commission :

La Commission de Santander ne m’a jamais convoqué; c’est comme si je n’existais pas.

Phénomènes stellaires:

Oui, une fois, j’ai vu quelque chose dans le ciel, une fois seulement Je ne peux pas l’expliquer. On y voyait encore un peu; il ne faisait pas tout à fait nuit nous descendions des Pins. Les enfants étaient sorties de l’extase. Je ne me souviens pas si les quatre y étaient Tout à coup, elles sont tombées en extase une deuxième fois, tout en continuant à marcher… Je ne sais pas expliquer. Ce fut comme une lumière, comme un globe qui a passé par-dessus cette montagne et que je n’ai pas revu. Quelque chose de rapide. Cela m’a beaucoup frappé, parce que j’ai souvent vu des étoiles qui passent en laissant derrière elles une longue queue, mais cela je ne l’avais jamais vu, j’ai été très étonné. Je l’ai vu, mais ce fut rapide, comme si cela s’était enflammé, avec un peu de flammes…

Nombre d’extases :

Je ne saurais vous dire combien j’ai vu d’extases, beaucoup, beaucoup. Quelquefois, en présence de beaucoup de monde, parfois seul, surtout en hiver. Il nous arrivait alors, à ma mère et à moi, d’accompagner Conchita en extase, vers deux ou trois heures du matin, sous les flocons de neige, par de très mauvaises nuits, de marcher dans tout le village, de monter aux Pins, d’en descendre et, l’extase se terminant, de rentrer à la maison, ma mère, Conchita et moi, nous seuls.

Absence de blessures :

Et le visage est d’aspect toujours normal; jamais rien d’anormal… J’ai souvent accompagné ma sœur évidemment et ses amies au cours de ces extases où elles couraient, où elles descendaient des Pins, à reculons, ou à genoux. Je me souviens qu’un jour, j’ai suivi Conchita qui descendait des Pins à reculons et à genoux, et moi j’étais très inquiet, parce que je me disais:

  • Elle va se démolir les genoux et je ne peux rien faire tant que ça ne sera pas terminé.

En arrivant à la maison, je lui dis:

  • Montre-moi comment sont tes genoux. Rien… Ils étaient nets! Avec moi descendaient quelques témoins, d’ici et d’Espagne, dont l’un était le duc de l’Infant et son épouse (?), et un autre, capitaine dans l’armée et son épouse (je ne me souviens pas de son nom) et quelques autres.

A cette époque, les trois autres fillettes étaient déjà en train de se rétracter, pendant que ma sœur descendait à partir des Pins, à reculons et à genoux, toute la ruelle jusqu’ici même.

Ce qui fait que j’ai vu beaucoup, beaucoup de phénomènes de ce genre, qu’il est impossible d’expliquer.

Jamais l’évêque de Santander ne pourra me faire croire que c’était naturel, parce que pour moi le blanc, on ne me le fera pas voir noir.

Je peux dire au monde entier que, selon moi, c’est une chose de Dieu. Assurément, je crois, et j’attends ce qui a été annoncé.

Maintenant, si Monseigneur l’évêque vient me dire que cela ne vient pas de Dieu, moi je lui dirai:

  • C’est possible, mais ce n’est pas naturel non plus. Et, ne croyant pas que ce soit naturel, pensant que Dieu existe, ainsi que la Vierge, je lui dirai toujours que c’est chose de Dieu.

Pour moi, il n’y a pas de doute.

Ramon Perez: LES APPARITIONS DE GARBANDAL

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