Temoignage: Ciriaco Cosio

Ramon Perez: LES APPARITIONS DE GARABANDAL

Ciriaco Cosio – 59 ans – Berger

Oncle de Conchita.

Cela dit, je ne m’en préoccupai plus et elle ne recommença pas à m’ennuyer avec ces fillettes. Mais les jours passèrent et, sur la montagne où je travaillais avec quelques compagnons, nous causions: on parlait de toutes ces choses et nous décidâmes d’avancer notre travail pour le terminer le plus vite possible et pouvoir aller voir les enfants, au cas où nous pourrions le faire nous aussi, un jour. [Pour certaines tâches, les hommes s’absentent du village pour plusieurs jours, soit dans les alpages, soit dans les bois.]

A ce moment-là, il s’était bien passé huit à dix jours depuis la première apparition; je suis donc revenu chez moi avec mes compagnons; je me suis lavé et, comme il y avait beaucoup de monde dehors,au lieu de monter par la calleja, je suis monté par lesprés et j’ai essayé de me mettre à un endroit où je pouvais voir les fillettes; c’était un peu distant, mais je les distinguais parfaitement bien.

En les voyant en extase, eh bien, je fus certes assez ému… assez, et même cela m’a fait pleurer. Je pleurais,… je rentrai à la maison et dis à ma femme:

• Eh bien, pour moi, cela ne me vaut rien… Ce n’est pas pour moi, si c’est pour voir souffrir…

Parce que cela m’avait beaucoup frappé; c’était une chose que je n’avais jamais vue. Alors, Conchita venant un jour à la maison, je lui parlai et elle me dit:

• Ne vous inquiétez pas. Pour moi, c’est le plus grand bonheur que je puisse avoir quand je suis en train de voir la Vierge.
• Ah bon, lui dis-je, si pour toi c’est bien, alors pour moi aussi.

Alors j’ai suivi autant que j’ai pu les apparitions, non pas précisément que je sois un homme curieux. J’essayais toujours de me trouver dans les endroits où les fillettes pouvaient passer ou là où elles étaient en extase, là où elles étaient immobiles… Je ne me souciais pas beaucoup de courir derrière elles, vu la quantité de monde qu’il y avait ; je ne voulais pas louvoyer entre tous ces gens.

Nombre d’extases :

Après cela, beaucoup de jours ont passé et j’ai vu des choses que je peux attester, aussi vrai que mon nom est Ciriaco!… Des choses que ni moi, ni personne ne serait capable de faire. A plus forte raison, pas les fillettes qu’elles étaient. Et une personne adulte non plus, qu’elle soit instruite ou pas: elles se déplaçaient à reculons ou en avant., comme si elles n’avaient pas de tête, ni d’yeux pour se guider; elles allaient à reculons mieux que moi en avant et cela la nuit, par de très mauvais chemins.

Je dirais bien que j’ai vu 70, 80 ou 100 extases. Bien sûr, je ne peux pas en fixer avec certitude le nombre. J’ai suivi les enfants tous les jours où je l’ai pu, bien que n’étant pas de ceux qui marchaient ou couraient avec elles. Elles étaient en extase ici et là… Quelquefois, on donnait le privilège de la place à des messieurs qui venaient d’ailleurs, parce que nous, nous les voyions souvent et qu’eux avaient peut-être fait des sacrifices pour venir.

Changement de consistance :

Une fois seulement, j’ai touché Conchita en extase. Cela m’a fait un effet., comme une chose qui était… comment pourrais-je dire? Pour moi… comme une chose morte que l’on prend… mais sans pouvoir la bouger, c’est cela que j’ai constaté chez Conchita. Les autres je ne les ai jamais touchées.

Guérison:

Avec Conchita, il m’est arrivé un cas, que je vais vous expliquer et qui devrait vous intéresser, vous, et beaucoup d’autres.

A cette époque, je travaillais à Lugo en Galicie. Le jour? Je ne le sais plus, mais c’était en juillet Et au moment où le temps est arrivé de m’en retourner au village, je me suis coupé assez profondément à une jambe. Tous mes compagnons s’en revenaient à la maison et moi, pour ne pas rester là-bas, de crainte que cela ne déplaise à ma femme, je suis allé chez le médecin, voir s’il pouvait m’arranger cela pour rentrer au village. Alors, il me soigna et, effectivement, je revins id, au bout de quelques jours, la plaie n’avait pas trop mauvais aspect A mon retour, le docteur Guwunon m’avait examiné et, au début la jambe paraissait assez bien, mais ensuite, elle recommença à me faire mal, car j’avais touché l’os en me blessant et c’était très douloureux… Sur ces entrefaites, en allant au bar un dimanche, je tombai sur Conchita, qui me dit:

• Ne savez-vous pas, mon oncle, qu’il va y avoir un miracle. [Ce qui confirme bien que le miracle avait été annoncé.]
• Hombre! lui dis-je, ça ne serait pas mal!

Elle me répond:

• Pour que vous croyiez aux apparitions.
• Bon, mais qui fa dit que je n’y croyais pas ?

Et elle de reprendre :

• Oui, mais vous le croirez mieux ainsi.

Alors, moi:

• Bon, c’est très bien, et la Vierge t’a autorisée à rendre la chose publique?
• Eh bien, oui.
• Bon, c’est très bien.

Je ne lui parlai pas davantage, je ne l’ai pas interrogée, je ne lui en ai pas dit plus, ni elle non plus.

Le 18 juillet, quand elle reçut la communion, ma jambe allait très mal et, bien sûr, il y avait quantité de gens qui attendaient., qui attendaient pour voir; et moi j’étais un de ceux-là Mais je ne pouvais pas aller au milieu des gens, pas plus que je ne pouvais tenir au lit ni me promener dans le village, tellement je souffrais. Bon, l’affaire eut lieu, et quand je m’en suis rendu compte, elle avait déjà communié et moi, je n’avais rien pu voir de tout ça; ce que je sais et que je peux dire, c’est que, ce jour-là, j’avais des douleurs insoutenables à la jambe et que le lendemain, quand je me suis levé, elles avaient disparu. Depuis, je n’ai jamais plus souffert de cette blessure. C’est tout ce que je peux dire; et c’était une coupure profonde qui avait atteint l’os; or le lendemain, la plaie était fermée. Je ne souffrais plus.

Nuits de terreurs:

Aux nuits de peur, je n’y assistai pas.

Phénomènes stellaires:

Pas plus que je n’ai vu de phénomènes célestes; j’ai regardé quand les gens en parlaient, mais je n’ai rien vu.

Bien sûr que je connais bien les fillettes, je suis l’oncle de Conchita.

Je ne pense pas qu’elles aient jamais simulé, mais je préfère ne pas me fourrer dans ce genre de discussion.

Les foules:

Oui, j’ai vu des foules considérables id: 8 à 10 000 personnes; je peux vous assurer qu’il y avait beaucoup de monde. Rien que dans ma maison, certains jours, il n’y avait plus de place, ni en haut ni en bas.

Aspect des visages:

Aussitôt après les extases, le visage des enfants redevenait normal, aussi normal que le mien, ou même plus normal que le mien. On voyait, à leur comportement, que rien ne semblait s’être passé; c’était un aspect très naturel, rien d’étrange sur leur figure, quoique, dès le début, certaines extases duraient quatorze ou seize minutes.

Tout le village a été témoin:

Tout le village a vu les extases des fillettes, à moins qu’une personne ait pu être absente du village durant cette époque.

La commission de Santander:

Non, je n’ai jamais été interrogé par la Commission de Santander, non jamais, par personne.

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